Auteur: Michel Korinman – 30/03/2021
Vu d’Europe occidentale, les temps qui courent sont ceux d’un retour du tragique dans l’histoire. Et si la COVID-19 nous angoisse, outre le décompte macabre des morts, c’est que s’y incarne la signature d’un changement d’époque. Nous étions supposés avoir refoulé la sauvagerie dans la mesure où (ultra)libéraux comme (archéo)marxistes nous enseignaient qu’une solution économiciste aux crises était toujours disponible en Occident idéal du monde. Or, l’histoire de l’Europe, par exemple, c’est évidemment le temps des cathédrales, mais c’est aussi la guerre de Trente ans. Rien d’étonnant à ce qu’Anselme n’ait pu expliquer en 1085 la chute du Diable (celui qui sépare, dia-bolos), se contentant d’en dérouler le scénario. Début 2021, soit près d’un millénaire plus tard le champ des possibles est largement ouvert. Nous voilà dés-astrés.
La version originale de cet article a été publiée dans “Outre -Terre”.
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Michel Korinman est professeur émérite à Paris-Sorbonne et directeur d’Outre-Terre, revue européenne de géopolitique. Il est notamment l’auteur de Quand l’Allemagne pensait le monde, Paris, Fayard et de Deutschland über alles. Le pangermanisme 1890-1945, Paris, Fayard.